Mes travaux interrogent des espaces en suspens, en transition, ceux dont on ne sait que faire.

Les lieux que je choisis pour développer mes sujets présentent une charge symbolique très forte qui relève, selon les cas, de faits historiques, de choix sociaux-économiques ou de politiques multiples d’aménagement des territoires.

 

Les espaces que je traite s’érigent comme les témoins de drames, de faillites sociales, de projets avortés, de spéculations déraisonnées, de projets irrationnels…

Ils deviennent les temples, les marqueurs, le paradigme de l’incohérence de nos sociétés contemporaines. 

 

On ne peut les ignorer. Ils ponctuent nos paysages. 

Ils témoignent de ce que nous sommes. Ils sont nos propres contradictions.

 

Je ne peux contenir mon envie de voir, traverser, contempler, observer, m’imprégner, photographier et retranscrire.

Ils sont attractivité et répulsion. 

 

L’acte photographique est systématiquement ma première approche et ma première distanciation au sujet. Le cadre et l’exposition sont déjà pensés dans la perspective du dessin. 

 

Je n’ai pas d’ambition documentaire. Mes dessins ne sont que la projection de ma perception sensible du lieu.

Ils sont contradiction.

Très réalistes mais pourtant fantasmés, obscurs mais ils révèlent la lumière, grands à notre échelle mais très petits au regard des espaces photographiés…

 

Brouiller les perceptions entre dessin et photographie, ce qui est et ce qui est montré. La facture extrêmement réaliste prend tout son sens. Conter notre monde. Conter, et non documenter. Créer l’ambiguïté.

 

Raconter ce que nous sommes. Imager notre incroyable faculté à réinventer nos mémoires collectives ou individuelles. Proposer un point de vue.

 

Photographie : Olivier Monge / MYOP